On peut s’interroger en analysant la carrière écliptique de Clapton : n’a-t-il jamais été convaincu de sa propre direction musicale ? À moins qu’il ait toujours eu le désir de flirter avec tous les styles musicaux qu’il côtoyait. Ce n’est plus dans le domaine de l’inconnu : Clapton a souvent reluqué ses pairs avec une pointe d’envie. Dès la sortie, en 1968, du premier album du groupe canadien The Band, Clapton est fasciné par cette approche musicale caractéristique. Il convoite dès lors de faire dans ce créneau. Il va même jusqu’à s’interroger : a-t-il le courage de demander à être intégré à ce groupe ? Clapton ne concrétisera jamais cette idée, mais du moins, avec cet album de 1976, The Band joue un rôle d’avant-plan parmi la panoplie de musiciens invités à jouer sur diverses sessions d’enregistrement. Aux Shangri-La Studios de Malibu, conçus par Rob Fraboni, Clapton, entre deux bouteilles de bourbon, explore de nouvelles avenues musicales. Dylan, qui séjourne dans une tente installée dans le jardin du lotissement, surgit parfois à l’improviste pour prendre un verre, mais surtout pour tâter le matériel musical en création. D’ailleurs, une nouvelle chanson de Dylan est enregistrée en duo avec Clapton, ajoutant ainsi une sérieuse plus-value à l’album. Un œuvre incontournable du parcours du musicien anglais – malheureusement quelque peu négligée au fil du temps.

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