Bien qu’on associe le groupe Kraftwerk à l’émergence du style Electro, sa déclinaison pop est indissociable du travail remarquable de Giorgio Moroder. C’est à la fin des années soixante, à Munich, dans le sous-sol de l’hôtel Arabella-Hochhaus de 23 étages, que Moroder installe son repère de création : Musicland Studios. L’effervescence de la période Disco des années soixante-dix devient pour l’artiste un vaste laboratoire. Bon nombre de ses créations de cette époque feront école. En 1977, il révolutionne le genre en utilisant un synthétiseur Moog sur la chanson « I Feel Love », un morceau spécialement conçu pour la reine du Disco, Donna Summer.

Deux ans plus tard, Moroder enregistre le tout premier album pop avec la technologie numérique : E = MC². En effet, il vient d’acquérir un enregistreur numérique deux pistes conçu par le Dr Stockham, propriétaire de l’entreprise Soundstream Inc., à Salt Lake City. Stimulé par l’idée de franchir de nouvelles limites, Moroder amorce un laborieux travail créatif, aidé par des ordinateurs, des procédés d’automatisation et de préprogrammation, et ainsi que par plusieurs assistants. On joue en simultané toute l’instrumentation de l’album, justement enregistré sur cette machine numérique dernier cri. Il ne reste que les voix à ajouter, dont celles de Moroder, enrichies d’un effet synthétiseur vocader… L’album est un surprenant pas dans l’avenir, un jalon immense de la Synth-pop.

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