1979. Le Franco-manitobain Daniel Lavoie lance son troisième album en carrière : Nirvana Bleu. Lors de cette production, le chanteur-pianiste se retrouve entouré de l’excellent réalisateur Ben Low et ainsi qu’un ensemble de musiciens de session hors pair. En effet, ces complices musicales lui donnent les assises nécessaires pour élever son talent à un niveau supérieur : sa performance au piano, sentie et expressive, accompagne parfaitement son chant intense au timbre rauque, mélancolique et déchirant. Quant à l’instrumentation, elle est imposante et judicieusement sélectionnée, pensons aux pianos électriques : le Yamaha de la série CP et le Fender Rhodes. Les chansons sont en majorité intimiste, mise à part la chanson up-tempo et satirique « La danse du smatte » qui se démarque. Cet extrait connaitra un franc succès , et ainsi, Lavoie touchera finalement à une certaine reconnaissance pour son art après plusieurs années de travail. Toutefois, c’est avec l’ode amoureuse « Boule qui roule » que Nirvana Bleu s’avère époustouflant. Bien que cette valse passionnelle soit de peu de mots et livrée sur une musique sans artifices, elle est néanmoins renversante. D’autant plus qu’à sa finale, on y découvre la voix – à la sensibilité infinie – de l’énigmatique Tia Blake : « Oui et tout ça ça se passe quelque part dans l’espace, sur une boule qui roule dans l’infini. »

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